Le christianisme a pignon sur rue en Corée du Sud . On rencontre fréquemment d’immenses bâtiments en béton plutôt disgracieux, surmontés de croix qui, dès le soir, s’illuminent de néons aux vives couleurs. Ils témoignent de la progression récente du christianisme. Dans les journaux et les revues culturelles, il n’est pas rare de voir de pleines pages annonçant des réunions religieuses, régulières ou plus ponctuelles. Enfin, certaines manifestations organisées par les Eglises réunissent un tel nombre de participants que toute la vie alentour en est perturbée. On compte environ 10 millions de chrétiens (8 millions de protestants et 2 millions de catholiques) pour une population de plus de 40 millions d’habitants, soit en gros un quart de la population. Depuis quelques années, le christianisme, comme la société coréenne dans son ensemble, cherche à s’intégrer dans la société et les traditions coréennes, en prenant une certaine distance par rapport au modèle occidental et américain. Quoique toujours très dynamique, le christianisme semble marquer le pas ces toutes dernières années, en proie lui aussi à une mondialisation qui prône l’individualisme et la consommation.
Mais il s’agit d’un protestantisme militant, confessant. Celui qui se dit chrétien est en général membre actif de sa communauté : il va au culte, participe aux activités de l’Eglise et paye la dîme à l’Eglise sur ses revenus. Le résultat est spectaculaire : les églises sont pleines, et n’ont aucune difficulté financière. Mieux, les paroisses les plus importantes et les plus riches peuvent envoyer des missionnaires sur les cinq continents, afin de participer à l’effort d’un christianisme qui se comprend et se vit comme missionnaire. La Corée est ainsi devenue, au niveau mondial, le deuxième pays envoyant le plus de missionnaires protestants dans le monde, après les Etats-Unis.
Eglises bien pleines
Mais il s’agit d’un protestantisme militant, confessant. Celui qui se dit chrétien est en général membre actif de sa communauté : il va au culte, participe aux activités de l’Eglise et paye la dîme à l’Eglise sur ses revenus. Le résultat est spectaculaire : les églises sont pleines, et n’ont aucune difficulté financière. Mieux, les paroisses les plus importantes et les plus riches peuvent envoyer des missionnaires sur les cinq continents, afin de participer à l’effort d’un christianisme qui se comprend et se vit comme missionnaire. La Corée est ainsi devenue, au niveau mondial, le deuxième pays envoyant le plus de missionnaires protestants dans le monde, après les Etats-Unis.
Le protestantisme
En Corée, le protestantisme a tendance à se réserver l’appellation de « christianisme ». Si le premier pasteur protestant (Horace Allen) est arrivé en Corée en 1884, le protestantisme a sutout connu une forte croissance depuis la guerre de Corée (1950-1953). Le premier président de Corée, Syngman Rhee, était protestant méthodiste.
More popular than SNSD, I give you Jeaaaaaaaaan Calvin (Jehan Cauvin for the closest friends) !!!!
Les Eglises protestantes sont en majorité presbytériennes. Elles sont issues de missions américaines, mais ont aussi tendance à se réclamer d’un héritage plus ancien, inauguré par Calvin, lequel jouit d’un prestige inégalé. Mais – et c’est là que le bât blesse – ce protestantisme presbytérien est divisé en Eglises et Unions d’Eglises rivales.
Trois grandes scissions ont en effet marqué le protestantisme coréen : à la fin de la Seconde Guerre mondiale – et donc de l’occupation japonaise –, une minorité conservatrice et fondamentaliste a refusé de s’intégrer dans une Eglise majoritaire qui avait collaboré avec la religion de l’occupant nippon, en participant aux rituels shinto.
Un peu plus tard, sous la dictature de Park Chung-Hee (1961-1979), l’Eglise presbytérienne s’est encore divisée à propos de l’engagement sociopolitique de certains de ses membres. Une minorité (devenue depuis majorité), refusant tout débat politique dans l’Eglise, se sépare, et en profite pour quitter le Conseil œcuménique des Eglises dont la théologie est jugée trop favorable aux idéologies marxisantes. Quelques années plus tard, nouvelle scission, pour des questions touchant cette fois à des conflits d’intérêts immobiliers et financiers... !!!
On retiendra que la tendance presbytérienne conservatrice est de loin la plus importante et la plus nombreuse aujourd’hui, et qu’elle se distingue à la fois d’un protestantisme progressiste en perte de vitesse, et de mouvements pentecôtistes encore plus missionnaires qu’elle (la « plus grande paroisse du monde » serait une communauté pentecôtiste du centre de Séoul, arrivant à réunir 500 000 fidèles). Des paroisses presbytériennes célébrant des cultes avec plusieurs milliers de membres ne sont pas chose exceptionnelle. A titre d’exemple, l’église de Sarang (« Amour »), dans un quartier de Séoul au sud du fleuve Hangang, propose chaque dimanche 7 cultes rassemblant chacun entre 3 000 et 4 000 personnes. On peut donc bien parler d’une Mega Church, d’autant plus que la technique de communication de ce type d’Eglise est calquée sur le marketing ecclésial américain.
Décor à l'américaine
Les cultes de ces super Eglises sont en revanche assez éloignés des shows américains, tels que les télévisions ont pu nous en montrer pendant la campagne du candidat croyant Bush. Il s’agit de cultes finalement assez classiquement réformés, même si de nombreux écrans géants sont omniprésents. La partie musicale est fortement développée, avec orchestres et chorales jouant de la musique classique ou moderne (gospels). Prières, lectures de la Bible et prédication (40 minutes). Une prédication classique, mettant en avant les grands thèmes de la théologie calviniste : la gloire de Dieu qui illumine le monde, le témoignage intérieur du Saint-Esprit, la Grâce de Dieu qui opère en nous et dans le monde, une foi qui doit devenir visible dans l’action et l’exigence éthique.
Le protestantisme n’est donc arrivé en Corée qu’en 1884, mais a vite supplanté le catholicisme. Il a fait preuve, dès le début, de dynamisme et de modernité, en se concentrant dans les villes, et en s’investissant dans l’éducation et la santé. Contrairement au catholicisme, resté étroitement lié à Rome, le protestantisme a su s’intégrer dans les structures et la culture locales. Il est aussi perçu comme la religion ouverte à la modernité et à la technologie occidentales. Pendant la colonisation japonaise (1910-1945), de nombreux opposants nationalistes furent des protestants, ce qui contribua à son aura.
Le protestantisme n’est donc arrivé en Corée qu’en 1884, mais a vite supplanté le catholicisme. Il a fait preuve, dès le début, de dynamisme et de modernité, en se concentrant dans les villes, et en s’investissant dans l’éducation et la santé. Contrairement au catholicisme, resté étroitement lié à Rome, le protestantisme a su s’intégrer dans les structures et la culture locales. Il est aussi perçu comme la religion ouverte à la modernité et à la technologie occidentales. Pendant la colonisation japonaise (1910-1945), de nombreux opposants nationalistes furent des protestants, ce qui contribua à son aura.
Le catholicisme
Le christianisme en Corée, s’il a formidablement progressé ces dernières décennies, est bien plus ancien. Il remonte à la fin du XVIIIe siècle, avec l’arrivée de missionnaires catholiques, venus de Chine, aidés par des missions françaises. Au début du XIXe siècle, le roi de l’époque fit exécuter des centaines de chrétiens (dont un groupe important de prêtres français), les soupçonnant d’être des espions à la solde de la Chine.
Le catholicisme est apparu dès la fin du XVIIIe siècle, mais a fait l’objet de nombreuses persécutions au cours de la première moitié du XIXe siècle. Ayant été introduit par des Coréens, il fait néanmoins figure d’église nationale. Le premier baptisé coréen, Yi Seung-hoon a reçu son sacrement en 1784. À la fin du XVIIIe siècle, des lettrés confucianistes de Corée découvrent un ouvrage du missionnaire jésuite Matteo Ricci. Bousculés par cette lecture, ils chargent un jeune homme de 26 ans, qui devait accompagner un ambassadeur coréen à Pékin, d'en apprendre plus. (...) Accueilli par l'évêque de Pékin, catéchisé puis baptisé, le jeune homme reviendra dans son pays au printemps 1784. L'Eglise venait de naître en Corée, même s'il fallut plusieurs années pour que des prêtres arrivent.
De cette origine très particulière, l'église coréenne conserve une trace profonde. Les laïcs y ont gardé une grande place. Le catholicisme s’accommode facilement du culte des ancêtres, notamment de la fête de Chuseok fêté par tous les Coréens quelles que soient leurs croyances. C’est aujourd’hui le courant religieux qui progresse le plus vite, mais en même temps, une partie des catholiques se déclarent aujourd’hui non pratiquant.
Les catholiques coréens sont très engagés dans la société. Dans les années 1980, l'Église était ainsi à la pointe du combat pour les droits de l'homme. Période dont elle a conservé un certain prestige. Les catholiques sont d'ailleurs très présents dans la vie politique : ils représentent un député sur cinq et, lors de la dernière élection présidentielle [1997], les deux principaux candidats étaient catholiques. » (extraits d’un article de Nicolas Seneze, La Croix, 31 mars 2001). C'était à nouveau le cas en 2002, quand un président catholique a succédé à un autres catholique, qui avait lui-même remplacé un protestant (Kim Youg-sam). Les catholiques sont, en effet, fortement implantés dans la vie politique : 60 % des députés seraient catholiques alors que cette religion ne concernerait que 7,5 % de la population (estimation de source catholique). Au cours de plusieurs visites, le pape Jean Paul II a canonisé plusieurs dizaines de martyrs coréens.
A suivre, le chamanisme et le confucianisme et les mouvements sectaires en Corée (accroche digne de Zone Interdite)
Croix rouge brillant dans la nuit séoulite
Ceci est bien une croix !!!
A suivre, le chamanisme et le confucianisme et les mouvements sectaires en Corée (accroche digne de Zone Interdite)
Merci pour cette information complète. Je me suis permise de faire référence à cet article sur mon blog:
RépondreSupprimerhttp://fortuitudes.wordpress.com/2012/10/15/quand-leducation-na-plus-acces-a-levolution/
merci a vous !
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