samedi 23 juillet 2011

Stars coréennes : Lee Chang-Dong

Réalisateur et ministre de la Culture

Le grand réalisateur coréen Lee Chang-dong est né en 1954 à Daegu, dans le sud de la Corée. Etudiant à la fin des années 70, à l'époque de la dictature militaire, il prend part à de nombreuses manifestations contre le régime. Son diplôme en poche, il devient professeur de coréen dans un lycée. Mais son emploi ne lui plaît pas, et, encouragé par sa femme, il se met à écrire.


Son premier roman, The booty, sort en 1983. D'autres suivront, comme « Nokcheon », qui a été traduit en français. Les œuvres de Lee Chang-dong écrivain s'inscrivent dans un registre polémique et social. Elles s'intéressent particulièrement aux luttes pour la démocratie. Mais les années 80 restent des années de répression ; l'absence de liberté d'expression oblige Lee à faire appel à des symboles et à des allégories pour exprimer ses idées.

Sa première incursion dans le monde du cinéma remonte au début des années 90, quand il se met à collaborer à l'écriture de scénarios. En 1997, désireux d'éviter, selon ses propres mots, « un chemin tout tracé », il sort son premier film, Green Fish. Sous l'apparence d'un film de genre – en l'occurrence un film de gangster – Lee Chang-dong raconte l'histoire de l'ascension, et de la chute, d'un jeune homme ambitieux dans le monde de la pègre. En toile de fond, comme toujours, une critique sociale. Le film est un succès.

Mais c'est son deuxième film, Peppermint Candy, sorti en 2000, qui marque les esprits, et qui fera sa renommée de cinéaste. Ce long-métrage est l'un des premiers à aborder de front certaines pages honteuses et douloureuses de l'histoire sud-coréenne, à travers le portrait d'un ancien tortionnaire, businessman ruiné par la crise financière asiatique de 97. Le film offre une tragique et magistrale remontée dans le temps, qui aboutit au traumatisme initial, le massacre de Gwangju en 1980, cette épouvantable tuerie de centaines de civils par l'armée.

Deux ans plus tard, il retrouve le même remarquable duo d'acteurs, Seol Gyeong-gu et Moon So-ri, pour son troisième film, Oasis. Ce long-métrage raconte l'histoire d'amour entre un marginal, repris de justice, et une handicapée physique. Le thème, comme souvent chez Lee Chang-dong, est celui de la communication, ou de son absence. Alternant les scènes insoutenables, poétiques, ou tout simplement bouleversantes, ce film est un chef d'œuvre, qui lui vaut le prix du meilleur réalisateur au Festival de Venise.

En février 2003, une tuile inattendue lui tombe sur la tête : il devient ministre de la Culture de Corée du Sud! Une fonction qui lui convient peu, et dans l'exercice de laquelle il tente de maintenir les quotas permettant de protéger l'industrie cinématographique locale. Une expérience courte, qu'il a lui-même comparée au « service militaire obligatoire » !

En 2007, il réalise Secret Sunshine, l'histoire tragique d'une femme éreintée par la malchance, interprétée par Jeon Do-yeon (l'actrice incarnant la servante dans The Housemaid). L'occasion de critiquer l'influence de certaines organisations religieuses, promptes à exploiter la détresse et la misère humaine. Le film a aussi valu à Jeon Do-yeon le prix de la meilleure actrice au Festival de Cannes.


Si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à (re)découvrir ses films !!!

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