Commençons par le bouddhisme.
Les bouddhistes représenteraient une petite moitié de la population (de 45 à 48 %). Le bouddhisme est arrivé de Chine en 372. Jusqu’au XIVe siècle, c’était la religion officielle. Le bouddhisme coréen appartient à l'école de Mahayana. Il se fractionna en nombreuses autres écoles la plus célèbre étant celle de Seon (Zen, en japonais). Il existe 18 sectes bouddhistes dans le pays. La plus importante, la secte Jogye, rassemble 90 % de bouddhistes coréens.
Le bouddhisme a été introduit en Corée au IVe siècle de notre ère par la venue de moines chinois. Rapidement, il devint religion d´Etat dans les royaumes de Koguryo (en 372) et de Paekche (en 384). En même temps furent introduits de nombreux éléments de la culture chinoise qui eurent une influence décisive sur la culture coréenne, parmi lesquels l´écriture chinoise (encore très présente en Corée aujourd´hui). Par la suite, beaucoup de prêtres coréens se rendirent au Japon pour y enseigner le bouddhisme.
Il faut attendre un "miracle" de 527 pour que le bouddhisme devienne religion d´Etat au royaume de Silla : lorsque le roi demanda à ses ministres s´il fallait adopter le bouddhisme, presque tous se prononcèrent contre. Le moine Pak Yeom-cheok demanda alors au roi de lui couper la tête afin de prouver le sublime de cette religion. Lorsque sa tête fut tranchée, elle vola jusqu´au sommet de la Montagne au Diamant ; de son cou jaillit du sang blanc à une hauteur de dix pieds, le ciel s´assombrit, la terre trembla et de magnifiques fleurs tombèrent du ciel. Le roi fit alors du bouddhisme la religion d´Etat, devint prêtre et fonda le premier monastère de Silla.
La période qui suivit (Silla unifié 668-918) fut celle de l´apogée du bouddhisme en Corée, avec notamment la construction des temples de Seokguram et de Bulguksa à Gyeongju, la capitale du royaume. Le bouddhisme fut maintenu religion d´Etat par le royaume de Koryo (918-1392), mais il commença à décliner à la fin de la dynastie : beaucoup de pauvres gens choisirent de devenir prêtres pour échapper aux impôts, au service militaire et aux corvées ; les plus grands temples entretenaient une armée de moines-soldats qui prirent souvent part à des conflits et des émeutes ; parmi les prêtres appartenant à l´aristocratie, de plus en plus se mêlèrent dans des affaires politiques qui mettaient souvent en danger la stabilité du l´Etat. La corruption et l´ abus de pouvoir des moines devint légendaire et l´on retrouve souvent le personnage du moine corrompu dans les danses de masques et les légendes populaires. Lors de l´invasion mongole du XIIIe siècle, l' élaboration du Tripitaka Koreana ne suffit pas à chasser les mongols, et l´on a reproché aux bouddhistes leur impuissance. De plus, les néo-confucianistes, dont l´influence ne cessait de s´accroître, critiquèrent vivement le com-portement des bouddhistes.
Bien après l´occupation, les Mongols continuèrent d´exercer une influence à la Cour, qui était bouddhiste. Il était donc naturel que le Général Yi Song-gye, fondateur de la dynastie Choson (1392-1910), bien que bouddhiste lui-même, rompe avec le passé en chassant de la Cour les éléments mongols et bouddhistes en même temps. Le confucianisme devint alors religion d´Etat, bien que les familles dirigeantes fussent encore bouddhistes. Yi Sung-gye détruisit beaucoup de temples dans les villes, et les moines chassés furent obligés de fuire dans les montagnes où ils reconstruisirent des temples. C´est la raison pour laquelle la plupart des temples bouddhistes que nous connaissons actuellement se trouvent dans les montagnes, alors que le bouddhisme a été religion d´Etat pendant mille ans.
Sous l´occupation japonaise (1910-1945), le bouddhisme fut utilisé par les deux camps comme une arme : les Japonais essayèrent de modeler les écoles bouddhistes sur leur propre modèle afin d´avoir un plus grand contrôle sur la population et la culture, mais ceci eut pour conséquence un réveil du bouddhisme coréen, comme en témoigne le poète bouddhiste Han Yong-un qui fut aussi un des leaders de la lutte contre l´occupation et de l´indépendance coréenne...
Le bouddhisme comporte aujourd´hui dix-neuf sectes reconnues officiellement, parmi lesquelles Jogye-jong est la plus importante et a sa propre université à Séoul, l´Université de Tongguk.
En 1975, le gouvernement coréen déclara le jour anniversaire de Bouddha jour férié. Ce jour (cette année le 14 mai) reste aujourd´hui une des plus grandes fêtes de la Corée.
Des moinillons fabriqués par les moines bouddhistes
Un des Rois-gardiens du temple de Beomosa
Bulguksa : amoncellement de cailloux représentant les voeux des croyants
Amas de pierres votives à Bulguksa
Bulguksa en automne
Entrée de Bulguksa
Je vous propose 3 liens issus du Monde :
- Les plus beaux temples de Corée du Sud, ICI
- Les Bouddhas de Corée du Sud, ICI
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