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dimanche 29 mai 2011

Films coréens : Arirang


L'histoire

Arirang est une histoire dans laquelle Kim Ki-duk joue trois rôles. La frontière entre documentaire et film y est assez ténue.
Initialement, Arirang est une chanson traditionnelle coréenne très populaire. Dans ce film, on y voit pendant deux heures un cinéaste vivant comme un clochard et expliquant les raisons de son choix.


Laissons Kim Ki-duk parler.
A travers Arirang, je franchis une colline de ma vie. A travers Arirang, j'essaie de comprendre l'Homme, je remercie la nature et j'accepte ma condition actuelle.
De nos jours, entre le monde des hommes, où s'entremêlent des désirs, le monde des fantômes, rempli de chagrin et le monde imaginaire, où se cachent nos rêves, nous devenons fous, sans début ni fin.
Qu'est-ce que l'affection, de stagner ici et là dans mon coeur et de pourrir ainsi? Pourquoi reste-t-elle au sommet de ma tête pour questionner mes émotions? Pourquoi se cache-t-elle au fond de mon coeur pour éprouver ma compassion? Quand je n'ouvre pas mon coeur à quelqu'un, je deviens une personne mauvaise et je l’oublie, mais quand je lui ouvre mon coeur, je ne peux jamais le laisser partir, comme un lâche.
Ô Arirang. Oui. Entretuons-nous cruellement dans notre coeur jusqu'à la mort.
Aujourd'hui aussi, en me contrôlant, je me laisse envahir par la rage, en souriant, je tressaille de jalousie, en aimant, je hais, en pardonnant, je tremble avec une envie de tuer. Attendez voir. Je vais me tuer, moi qui me souviens toujours de vous.

Avis

Un film qu'on pourrait dire prétentieux, égocentrique et nombriliste. On pourrait. Sauf qu'à travers l'image de Kim Ki-duk se filmant et jouant plusieurs rôles (son ombre, le Kim Ki-duk originel, le dépressif, le violent...), c'est à une réflexion sur le cinéma, ses secrets et ses motivations qu'on assiste. En fait on peut même parler d'un film de khâgneux, s'adressant à un public exclusivement composé de critiques. Il glose sur les raisons de faire un film, d'exprimer ses sentiments enfouis, de crier sa tristesse, de chanter son désespoir. Certes le filme est long et peut être résumé par le monologue suivant : "Je me suis terré pendant 3 ans, j'ai fait 15 films mais regardez, écoutez, je sais parler de cinéma, je vis pour le cinéma, je ne suis heureux que lorsque je tourne des films". Mais sa récompense ne m'étonne pas car il s'agit là d'un film vrai et d'une réflexion puissante sur les principes de création et d'inspiration. On adore, on adhère ou on quitte la salle :)

Fiche du film


Date de sortie : 2011
Réalisateur : Kim Ki-duk (également réalisateur du film Printemps, été, automne, hiver... et printemps)
Titre coréen : Arirang
Avis : expérience à tenter surtout si on a aimé ses précédents films

Note : 8,5/10


Bande-annonce d'un des deux vainqueurs du prix Un certain regard (Festival de Cannes 2011)

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