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mardi 23 novembre 2010

23 novembre 2010 : la Corée du Nord bombarde une île sud-coréenne (suivi et mises à jour régulières)


La Corée du Nord a tiré, mardi 23 novembre, à 14h34 heure locale (6h34 heure de Paris), des obus sur l'île Yeonpyeong, en Corée du Sud. .
La chaîne de télévision sud-coréenne YTN a indiqué que des tirs d'obus avaient provoqué des dégâts sur les habitations. Selon l'agence En début de journée, l'agence de presse sud-coréenne Yonhap dénombrait quatre blessés parmi les soldats sud-coréens. Un bilan revu à la hausse par l'armée sud-coréenne qui évoque quatre morts (dont deux civils) ainsi que cinq civils et treize soldats blessés.
L'île visée, Yeonpyeong, est située à l'ouest de la péninsule coréenne, en mer jaune. L'île, qui compte environ 1500 habitants, se trouve dans une zone disputée par les deux Corées où se sont produits d'autres incidents par le passé. L'île de Yeonpyeong se situe juste au sud de la ligne frontalière décrétée par les Nations unies après la guerre de Corée (1950-1953), mais elle se situe au nord de la ligne de partage revendiquée par Pyongyang. De graves incidents navals s'étaient produits dans la même zone en 1999, 2002 et novembre 2009.
«Au moins 10 maisons ont brûlé. On nous a donné l'ordre par haut parleur de quitter nos maisons», a déclaré Lee Jong-Sik, un habitant de l'île. Selon un de ses habitants, cité par la chaîne YTN, une cinquantaine d'obus sont tombés sur l'île. L'armée sud-coréenne parle de 200 obus.

L'île Yeonpyeong, située dans une région contestée

Sur cette île, la Corée du Sud maintient une présence permanente de 1000 soldats environ

L'attaque nord-coréenne a eu lieu pendant un exercice de routine de la Marine sud-coréenne dans cette région particulièrement contestée. 
Cela faisait bien longtemps que la Corée du Nord n'avait pas attaqué le territoire sud-coréen en lui-même. Depuis la fin de la guerre de Corée, en 1953 pour être tout à fait précis! Le torpillage du Cheonan n'avait pas eu lieu sur le sol sud-coréen mais dans les eaux territoriales nord-coréennes.

L'armée nord-coréenne a affirmé qu'elle "continuera sans hésitation ses attaques militaires si l'ennemi sud-coréen ose envahir [son] territoire ne serait-ce que de 0,001 millimètre". En mer occidentale - la mer Jaune -, "il n'existera que la frontière maritime établie par nous", précise le communiqué.
Quant au président sud-coréen, il a été mis à l’abri dans un bunker. Il a d’ores et déjà prévenu qu’il s’opposera à une dérive vers un conflit de plus grande ampleur. Mais Séoul a promis des "représailles" en cas de nouvelles provocations du Nord après le bombardement de l'île sud-coréenne. Le gouvernement sud-coréen affirme qu'il va se montrer ferme, mais il garde à l'esprit qu'une réaction trop forte pourrait entraîner une escalade militaire.
Recherche de blessés sur l'île Yeonpyeong

Signalons également que Yonhap a couvert l'attaque sans interruption dans la journée alors que les médias nord-coréens n'en ont pas fait la moindre allusion !


Réactions des voisins géographiques

Ces tirs d'obus interviennent alors que l'émissaire américain pour la Corée du Nord Stephen Bosworth vient de quitter Tokyo pour Pékin. Il doit y rencontrer mardi des responsables chinois pour évoquer le dossier de la Corée du Nord, quelques jours après la révélation de l'existence d'un site d'enrichissement nucléaire dans ce pays. 
La Chine exprime sa «préoccupation». «Nous espérons que les parties vont agir davantage afin de contribuer à la paix et à la stabilité dans la péninsule coréenne», a déclaré Hong Lei, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois. 



Le Japon est également préoccupé. Le chef du gouvernement, Naoto Kan, a demandé à ses ministres de se  préparer à «toute éventualité». 

De son côté, la Russie a mis en garde les deux Corées contre une escalade et condamné les tirs d'obus nord-coréens, dont les auteurs portent une "énorme responsabilité". "Il est nécessaire de faire cesser immédiatement tous les tirs. Un danger colossal doit être dissipé. Les tensions vont croissant dans la région", a déclaré à la presse le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov. La Russie voit dans cet affrontement un «danger colossal» pouvant cette fois «dégénérer» en conflit ouvert !!!!

Réactions internationales

Les échanges de tirs entre les deux Corées survenus mardi 23 novembre en mer Jaune, sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, n'ont pas tardé à faire réagir les grandes puissances mondiales, qui ont fait part de leur vive inquiétude mardi. L'Union européenne, la Russie et les Etats-Unis ont fermement condamné le bombardement de l'île, dont ils attribuent la seule responsabilité à Pyongyang, qui s'en défend.

"Les Etats-Unis condamnent fermement cette attaque et appellent la Corée du Nord à cesser son action belligérante et à respecter pleinement les termes de l'accord d'armistice", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, dans un communiqué. Il a également souligné que Washington était "en contact étroit et continu" avec Séoul. Il a ajouté que les Etats-Unis s'engagaient à "défendre leur allié, la République de Corée", et souhaitaient "le maintien de la paix et la stabilité régionale". L'heure matinale du communiqué de la Maison Blanche – 4 h 30 (10 h 30 à Paris), soit quelques heures après l'attaque – souligne la préoccupation de Washington après cet incident, parmi les plus graves depuis la guerre de Corée (1950-1953).
La France appelle la Corée du Nord "à l'arrêt des provocations" et "condamne avec la plus grande fermeté" le bombardement par Pyongyang de l'île sud-coréenne, a déclaré la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie. "La France appelle la Corée du Nord à l'arrêt des provocations et à s'abstenir de tout nouvel acte susceptible de conduire à une aggravation de la tension dans la région."
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a condamné l'attaque nord-coréenne "unilatérale" contre l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, dans un communiqué mardi.

Par la voix de sa chef de la diplomatie, Catherine Ashton, l'Union européenne a condamné fermement le bombardement, Londres évoquant une attaque "unilatérale" et l'Allemagne faisant part de son inquiétude après une "nouvelle provocation nord-coréenne". "Je suis très inquiet des tirs d'artillerie nord-coréens contre la Corée du Sud. Cette nouvelle provocation militaire met en danger la paix dans la région", a déclaré le ministre des affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle. "J'espère un comportement sensé de toutes les parties (...) et je salue les efforts du président sud-coréen Lee pour éviter que la situation ne s'aggrave", a-t-il ajouté.

L'ONU, par la voix de son secrétaire général, a condamné l'attaque nord-coréenne."Profondément inquiet", Ban Ki-Moon a "condamné l'attaque" et a appelé à la "retenue immédiate".

Une réunion d'urgence est prévue au Conseil de sécurité de l'ONU.

Articles intéressants :

Le ping-pong des responsabilités : ICI
CNN propose un article à CETTE ADRESSE et ICI également. Un dernier, ICI
Les manoeuvres diplomatiques du 24 novembre 2010 : ICI^
Une analyse sur la situation dans la région et sur la menace nord-coréenne (Robert Kaplan) : ICI

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