Pages

vendredi 5 novembre 2010

Films coréens : Poetry

Premier article d'une longue série : les films coréens que j'ai appréciés. Chaque semaine paraîtra un court article avec histoire, avis et note sur le film concerné.

Commençons par Poetry, film sorti en France en août 2010.


L'histoire

Yang Mi-ja est une vieille dame, au sourire à la fois exalté et triste. Elle est interprétée par une grande actrice des années 60/70, Yoon Jung-hee. Mi-ja vit dans une petite ville de province. Si elle est toujours élégante, sa maigre pension ne lui suffit pas pour vivre, et elle gagne de l'argent en s'occupant d'un vieil homme malade, un ancien PDG. Elle élève seule son petit-fils, un adolescent renfermé fréquentant d'autres jeunes boutonneux et passant le plus clair de ses journées à regarder la télé ou à jouer à des jeux vidéo.


Dans ce quotidien morose sur lequel elle n'a que peu de prises, Mi-ja n'est pas très heureuse. Trop sensible, sans autorité, un peu allumée et constamment en décalage par rapport à son environnement, elle n'est jamais à sa place. Mais un jour, elle découvre les cours de poésie du centre social du quartier. La poésie devient alors pour Mi-ja une façon de survivre à ce quotidien déprimant. Elle devient même son unique bouée de sauvetage lorsque Mi-ja apprend que son petit-fils est impliqué dans un viol collectif, qui a conduit au suicide d'une lycéenne. A sa façon, la vieille dame va mener son enquête, et partir sur les traces de cette malheureuse jeune fille. Suivant les conseils de son professeur, elle s'essaie aussi à la poésie, face à une pomme, ou à sa pile de vaisselle sale... La poésie comme un refuge, thème khâgnoide s'il en est.

La performance de l'actrice Yoon Jung-hee est très émouvante, même si chaque bruissement du vent, chaque gazouillis d'oiseau, chaque apparition d'une fleur, lui fait lever le menton et prendre un air exalté. Des scènes un peu cliché, qui peuvent faire sourire.
Le film est lent, très esthétisant et très littéraire. Sordide, diront certains. Juste, digne et anti- pathos selon moi.
Il traite de nombreux sujets délicats, tels que la maladie d'Alzheimer, la vieillesse, le suicide ou le viol. Ce dernier point est particulièrement important car il n'est que très rarement abordé dans le cinéma coréen alors qu'il s'agit d'un problème de société encore assez prégnant. Les pratiques montrées dans le film pour acheter le silence de la mère de la victime sont malheureusement fort réalistes!

Fiche du film


Date de sortie : 2009
Réalisateur : Lee Chang-Dong
Titre coréen : Shi
Avis : à voir
Note : 8,5/10

A noter : « Poetry » a reçu le prix du scénario lors de la dernière édition du festival de Cannes 2010.

1 commentaire:

  1. Aller, pour te prouver que je lis ce blog, je te remercie pour le "Sordide, diront certains" qui résume de manière un peu caricaturale mon avis sur ce film :)

    RépondreSupprimer